La Cour africaine des droits de l’homme demande la suspension du mandat d’arrêt contre G. Soro

Lionel BONAVENTURE / AFP L'ancien chef rebelle et ex-Premier ministre Guillaume Soro, en conférence de presse, le 28 janvier 2020 à Paris.

La Cour africaine des droits de l’homme et des peuples ordonne la suspension du mandat d’arrêt émis par la justice ivoirienne contre Guillaume Soro, actuellement exilé en France. Elle ordonne aussi à l’État de Côte d’Ivoire de remettre en liberté provisoire les dix-neuf proches et partisans de l’ancien président de l’Assemblée nationale mis en détention préventive depuis la fin décembre.

 De notre correspondant à Abidjan

« La victoire est toujours du côté de la justice », triomphait ce mercredi soir Guillaume Soro sur sa page Facebook. Dans son arrêt de onze pages, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples donne raison à ses avocats et ordonne à l’État de Côte d’Ivoire de surseoir à l’éxécution du mandat d’arrêt émis contre l’ancien Premier ministre.

Elle lui demande aussi de surseoir à l’exécution des mandats de dépôt contre les dix-neuf autres requérants dont les députés Alain Lobognon, Kanigui Soro, Camara Loukimane, Yao Soumaïla et Soumahoro Kando… Parmi ces requérants figurent aussi Tehfour Kone, candidat malheureux aux municipales de l’an dernier à Abobo, Soul to Soul, le directeur de protocole de Guillaume Soro, ou encore Félicien Sekongo, président du petit parti MVCI. La plupart d’entre eux sont derrière les barreaux, en détention préventive depuis la fin décembre, répartis dans plusieurs prisons du pays.

Dans son argumentaire, la Cour africaine note qu’à six mois de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire supposée se tenir fin octobre, et alors que Guillaume Soro est candidat, « l’exécution des mandats d’arrêt et de dépôt contre des personnalités politiques (…) risque de compromettre gravement l’exercice des libertés et droits politiques des requérants ».

 Guillaume Soro et ses compagnons sont soupçonnés à des degrés divers, notamment de tentative d’atteinte à l’autorité de l’État et à l’intégrité du territoire, de détournements de deniers publics et blanchiment de capitaux. L’instruction est toujours en cours à Abidjan.

 
 

    Source : rfi