Alors que toutes les énergies sont actuellement concentrées sur l’organisation des élections communales du 17 Mai 2020, une décision de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples ordonne à l’État Béninois de surseoir à l’organisation desdites élections, conséquence d’un nouveau bras de fer juridique entre le président Patrice Talon et son ex soutien politique Sébastien Ajavon.
Le silence assourdissant du parti Union Sociale Libérale dans le tintamarre de l’organisation des élections communales du 17 Mai 2020 et le refus de cette formation politique à refaire la démarche du ministère de l’intérieur en vue d’obtenir le récépissé d’existence de son parti politique n’est pas une capitulation. L’ancien président du patronat vient encore d’en donner la preuve.
Le bras de fer juridique entamé entre lui et l’actuel président de la République est loin de terminé. Alors que l’exécutif béninois soutenu par les autres institutions de la République vient de donner un coup d’accélérateur sur les élections communales de 2020 en annonçant son maintien en dépit de la crise pandémique qui frappe le monde entier, son adversaire politique en exil depuis quelques années tente de mettre un coup de frein par le truchement de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples.
En effet, se plaignant de « préjudice irréparable » en cas d’organisation des élections communales au Bénin en son absence, Sébastien Ajavon a saisi la cour africaine des droits de l’homme et des peuples à travers d’abord d’une requête introductive d’instance déposée le 29 Novembre 2019 et ensuite la requête aux fins d’octroi de mesures provisoires déposée le 09 Janvier 2020. Cette nouvelle procédure judiciaire engagée par l’homme d’Affaire Sébastien est un nouveau bras de fer juridique dont la motivation pour l’exilé politique est de s’opposer à sa mort politique programmée.
Le parti union sociale libérale n’ayant pas été aux élections législatives de 2019, sa non participation aux prochaines élections communales représente un double coup non seulement pour le parti mais surtout pour son président d’honneur, Sébastien Ajavon qui, malgré sa condamnation croit toujours à une éventuelle participation à l’élection présidentielle de 2021. La Requête 062/2019 de Sébastien Germain AJAVON contre l’Etat béninois consiste avant tout à prendre des mesures provisoires qui répondent aux critères d’urgence si les dommages qui pourraient être causés sont irréparables.
La juridiction africaine a donc décidé d’évaluer tout ce qui pouvait causer des dommages irréparables et ont un caractère imminent sur Sébastien Ajavon. Et pour tout ce qui n’a pas ces caractéristiques pour nécessiter des mesures provisoires, elle a décidé de les examiner au fond. En conséquence, la cour a décidé de surseoir à l’organisation des élections municipales du 17 mai 2020 jusqu’à nouvel ordre et donne 1 mois à l’Etat béninois pour faire rapport sur la mise en œuvre des 5 décisions.
Un nouveau bras de fer juridique qui promet sans doute des rebondissements d’autant plus que la cour dans l’examen au fond aura à se prononcer sur le caractère nocif de certaines lois incriminées par le requérant; notamment les lois modifiant l’organisation du conseil supérieur de la magistrature, la loi sur le numérique, le code pénal…
Source : Benin Web TV