Il offre l’occasion d’avancer vers une société plus inclusive
La République démocratique du Congo est en passe d’adopter une loi sur les droits des personnes handicapées, ce qui pourrait améliorer la vie de millions de personnes à travers le pays.
Pour la première fois, en effet, le gouvernement congolais s’est doté d’un ministère chargé des personnes handicapées. À sa tête, Irène Esambo, qui vit elle-même avec un handicap, prépare un projet de loi qui devrait être présenté au Parlement cette année. Ayant passé une partie de sa carrière à militer sur le terrain aux côtés d’acteurs de la société civile, elle est déterminée à voir une loi sur les droits des personnes handicapées devenir réalité.
C’est dans ce cadre qu’Esambo a rassemblé, la semaine dernière, nombre de responsables gouvernementaux, parlementaires, activistes, responsables des Nations Unies et des partenaires internationaux – dont Human Rights Watch – pour discuter du contenu de ce projet de loi. Il traite des droits des personnes handicapées à l’éducation, à l’emploi et aux soins médicaux, ainsi que des protections à leur apporter contre les abus et les discriminations.
« Que toutes les personnes handicapées et leurs associations, ainsi que les associations de la société civile impliquées dans la problématique du handicap dans notre pays soient réconfortées, car elles sont les alliées du Ministère dans ce combat », a déclaré Esambo lors de cette réunion.
Le projet de loi avait été introduit au Parlement par la députée Ève Bazaiba, membre de l’opposition, il y a plusieurs années, mais n’a jamais été adopté. Elle l’a de nouveau mis sur la table l’an dernier. La Constitution congolaise stipule que les personnes handicapées « ont droit à des mesures spécifiques de protection » et prévoit l’adoption d’une loi sur les droits des personnes handicapées. Et en 2015, la RD Congo a ratifié la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées.
La RD Congo compte des millions de personnes handicapées. Beaucoup d’entre elles voient leurs droits bafoués et font l’objet d’abus et de discriminations, ce qui limite souvent leur accès à l’éducation et à l’emploi. Les accusations de sorcellerie à leur encontre – pour les enfants en particulier – sont également monnaie courante, le handicap étant considéré comme un mauvais sort par certaines croyances.
Les nombreuses crises humanitaires qui sévissent en RD Congo, où vivent plus de cinq millions de déplacés internes selon l’ONU, aggravent les défis et les risques auxquels font face les personnes handicapées. Très souvent, elles sont abandonnées à elles-mêmes ou sont négligées par l’aide humanitaire.
La détermination d’Irène Esambo à faire avancer le projet de loi sur les droits des personnes handicapées a fait naitre un réel espoir que les droits des Congolais vivant avec un handicap soient enfin reconnus et protégés.
Source : APO Group