Sans internet, la Guinée maintient son double scrutin de dimanche

Alpha Condé organise un double scrutin dimanche sans les observateurs internationaux, sans internet et sans appels internationaux.

Alors que l’Union Africaine et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) se sont retirés du processus, la Guinée maintient son double scrutin, référendaire et législatif pour ce dimanche 22 mars 2020.

L’épidémie de coronavirus n’y changera n’ont plus rien, ont annoncé les autorités rappelant qu’avec 2 cas dont 1 déclaré guéri, la consultation peut se faire. A noter que les appels internationaux et le réseau internet ne fonctionneront pas samedi et dimanche, en raison, indique-t-on, d’une intervention sur le câble sous-marin. Simple coincidence, selon le gouvernement qui affirme avoir retiré 2 millions d’électeurs problématiques après que plusieurs observateurs aient conclu que le fichier électoral était gonflé.

Avançant diplomatiquement le « covid-19 » pour le report de leur présence à Conakry, la médiation des chefs d’Etat de la CEDEAO a été reportée cette semaine dans l’espoir de pousser Alpha Condé à reculer un scrutin qui fait tâche noire dans la sous région. Obligé à modifier la constitution avant le 21 avril, date limite au delà de laquelle, en vertu du règlement CEDEAO, la constitution guinéenne ne pourrait plus être modifiée car à moins de 6 mois des présidentielles, le locataire du palais Sekhoutéreya est déterminé à aller jusqu’au bout de sa logique.

Le contexte est d’autant plus tendu que le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) appelle les Guinéens au boycott électoral et à descendre dans les rues, samedi et dimanche, pour empêcher «un coup d’Etat constitutionnel». Le rehaussement de 20% des salaires décidé par décret à la veille du scrutin en dit long sur la détermination du professeur Alpha Condé à modifier la constitution de son pays contre vents et marées et à se représenter pour un troisième mandat, à contre tendance des avancées démocratiques de la région.

 

       Source : Financial Afrik