Guinée : 5 millions d’euros pour Kunfabo, est-ce possible ?

Fadima Diawara fait son chemin.

Le marché des smartphones croît sans discontinuer sur le continent. Et les smartphones Kunfabo sont très appréciés des consommateurs guinéens. Au pays de Mory Kanté, Fadima Diawara se construit une réputation avec ces smartphones qui intègrent certaines applications stratégiques. Cette entrepreneure guinéenne compte rapidement étendre son périmètre d’actions bien au-delà de la Guinée avec des partenariats stratégiques.

 Rien ne semble stopper Fadima Diawara. Même le COVID-19 est impuissant. Et les acteurs de la téléphonie font les yeux doux à cette entrepreneure guinéenne à l’instar de MTN Guinée qui vient de signer un partenariat avec Kunfabo pour permettre à l’entreprise de Fadima Diawara de proposer à la vente son smartphone dans leur boutique. «Les gens voulaient une boutique officielle ‘Kunfabo’!» estimait déjà Fadima Diawara – conceptrice des smartphones Kunfabo.

Il faut dire que cette entrepreneure dont l’ascension a été fulgurante ne manque pas d’ambitions. «Le récit de la jeune guinéenne conceptrice de smartphones qui s’attaque à ce marché a plu et l’engouement est monté rapidement», a-t-elle indiqué. Preuve de cet engouement: d’autres entreprises n’hésitent pas à rejoindre Kunfabo dans la danse comme Bonagui Guinée qui a décidé d’équiper son personnel de smartphones Kunfabo pour fluidifier les communications entre le personnel. Ces récents soutiens ne sont que les deux derniers d’une longue liste.

Fadima Diawara avait déjà réussi à s’attirer la Société Générale. «Ils m’ont prêté 200 000 euros. En contrepartie, ils participent à la vente de mes smartphones qui intègrent directement les applications de la banque», indique-t-elle. Cela favorise l’émergence du mobile banking, évitant ainsi aux personnes de se déplacer dans les agences. Cela limite donc le risque de propagation du virus. Ainsi, 3 000 modèles sont sortis d’usine: une production qu’elle souhaite augmenter afin de fournir ses futures boutiques partenaires.

La levée de fonds en vue

Si Fadima Diawara porte cette ambition, son coût n’en est pas moindre. «Nous avons besoin de lever 800 000 euros pour poursuivre notre croissance», chiffre-t-elle. Un objectif réaliste compte-tenu des premiers résultats positifs. «A l’issue de notre première année d’activité, notre chiffre d’affaires devrait avoisiner le seuil des 70 000 euros », dit-elle. Et de poursuivre: «nous espérons multiplier ce chiffre par quatre d’ici l’an prochain grâce à la multiplication du nombre d’applications pré-installées sur notre téléphone susceptible d’attirer les potentiels clients vers notre téléphone», détaille cette jeune entrepreneure guinéenne.

Quid du profil des investisseurs ? «Tous les profils sont les bienvenus. Si c’est un business angels ou un fonds d’investissements, ce serait intéressant qu’il soit porté aussi par notre intérêt à créer un véritable impact social pour la co-émergence de nos pays», explique Fadima Diawara.

Une usine prochainement.. 5 millions d’euros

Si Fadima Diawara croît durement en son potentiel, c’est parce qu’elle compte créer des dizaines voire des centaines d’emplois avec la conception de ses téléphones portables. «Nous avons besoins de cinq millions d’euros pour ouvrir une unité d’assemblages afin de produire en grande quantité des téléphones portables et assurer la livraison des commandes», indique-t-elle. Fadima Diawara le sait et l’enjeu est de taille: une croissance non assumée risquerait d’engendrer un lot de personnes insatisfaites qui pourraient se détourner de la marque. Alors que la vente de téléphonies mobiles est en croissance exponentielle sur le continent africain avec des modèles dont les prix sont inférieurs à 100 dollars, il est donc inutile de préciser que les investissements consentis ne peuvent qu’être rentable à moyen et long terme.

 

   Source: Financial Afrik