Le nouveau président sénégalais veut repenser la coopération avec l’UE

Diomaye Faye déclare qu'il n'aura "pas peur" d'aborder des sujets difficiles avec l'Union européenne, pour un partenariat rénové, capable d'accompagner la dynamique d'innovation que le nouveau régime veut donner à sa diplomatie.

Le nouveau dirigeant du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, a appelé à une relation “repensée” avec l’Union européenne lors d’une visite du président du Conseil européen, Charles Michel.

M. Faye, qui a été investi président le 2 avril, a été élu sur des promesses de réformes radicales et de rétablissement de la “souveraineté” nationale sur des secteurs clés.

Lors d’une conférence de presse conjointe avec M. Michel lundi soir, M. Faye a déclaré que la coopération entre le Sénégal et l’Europe était “dense et multiforme, mais nous voulons ensemble un partenariat repensé, rénové”, “capable d’accompagner la dynamique d’innovation que nous voulons imprimer à nos relations”.

Révision des contrats

Dans le cadre des réformes qu’il a promises, M. Faye a récemment annoncé la renégociation des contrats pétroliers et gaziers, et espère faire de même avec les accords de pêche signés avec l’Union européenne.

La pêche représente une part importante de l’économie sénégalaise, mais le secteur est confronté aux effets de la surexploitation des stocks maritimes.

M. Michel a annoncé que les deux parties “ne devraient pas redouter” d’aborder des sujets difficiles si cela permet “d’apporter des améliorations pour les deux parties”, en évoquant notamment la question de la pêche.

Les Européens sont les bienvenus

M. Faye a signalé que son gouvernement poursuivrait un modèle visant à stimuler le développement de l’intérieur, en se concentrant sur l’agriculture, l’élevage et la pêche, tout en renforçant les infrastructures telles que les chemins de fer, les réseaux électriques, les télécommunications et les routes.

“Les investisseurs européens dont les entreprises ont des compétences reconnues dans ces différents secteurs sont les bienvenus”, a-t-il ajouté.

M. Michel a ajouté que l’Europe avait “un intérêt objectif à ce que le Sénégal puisse relever les défis du développement, de l’émergence économique et de l’amélioration des conditions de vie des populations”.