L’Unesco met en garde contre un nouveau système d’arnaque aux œuvres d’art africaines

MIGUEL MEDINA / AFP L'Unesco s'inquiète de la recrudescence d'arnaques liées aux oeuvres d'art africaines. (image d'illustration)

Une nouvelle forme d’arnaque concernant des œuvres d’art africaines est dénoncée par l’Unesco qui appelle à la vigilance après plusieurs signalements. Les fraudeurs se servent du nom de l’Unesco pour convaincre de l’authenticité des œuvres proposées à la vente. La fraude dure depuis deux ans et a fait une vingtaine de victimes, en majorité françaises ayant des liens avec l’Afrique. Les fraudeurs ont empoché plus d’un million d’euros. L’Unesco met en garde contre ce nouveau système d’escroquerie.

 L’imaginaire est la matière première sur laquelle s’appuie cette escroquerie. Pour Cédric Bourgeois, chef des enquêtes à l’Unesco, le mode opérationnel est toujours le même. A chaque fois la cible est contactée sur les réseaux sociaux, on lui propose des objets d’art africains, souvent des statuettes. Pour gagner sa confiance, on donne assez souvent le nom du chef d’un village au Cameroun ou au Mali.

De fausses photos sont ensuite envoyées accompagnées d’un certificat d’authenticité falsifié qui arbore le nom et le logo ou le cachet de l’Unesco : d’une part pour avoir la confiance de la cible, de l’autre pour lui indiquer que les pièces culturelles désignées sont transportables. Les fraudeurs usurpent parfois l’identité de vrais fonctionnaires de l’institution en Afrique, ça a été le cas au Cameroun.

Quant au scénario, il varie légèrement selon ce que la victime veut entendre. C’est une fois l’argent envoyé que les acheteurs découvrent l’arnaque. Non seulement ils ne reçoivent rien, mais les pièces évoquées n’ont aucune valeur réelle et se vendent pour quelques euros seulement.

Le montant du préjudice est estimé à plus d’un million d’euros, mais ce n’est que la partie visible de cette arnaque, car les victimes ne parlent pas tous, affirme l’Unesco. Cette escroquerie est en pleine expansion et puisqu’elle marche, elle attire de plus en plus de fraudeurs.

 Le sous-directeur général de l’Unesco pour la Culture, Ernesto Ottone Ramirez, rappelle à l’occasion que le trafic illicite des biens culturels est « un fléau mondial lucratif lié aux autres filières de crimes organisés y compris le financement du terrorisme ». L’Unesco appelle toutes les personnes sollicitées par ce type d’offres à y prêter la plus grande attention et à se signaler auprès des autorités judiciaires compétentes.

Par le passé, c’était le plus souvent des faux programmes de bourse ou de recrutement qui nous étaient signalés mais depuis deux ans, et avec une accélération récente, ce sont des arnaques aux œuvres d’art africaines qui semblent prospérer.

Cédric Bourgeois, chef des enquêtes à l’Unesco

Houda Ibrahim

 

    Source: rfi

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