Coronavirus en Côte d’Ivoire: l’opposition unie pour réclamer plus de mesures

REUTERS/Thierry Gouegnon Opération de désinfection en raison du coronavirus au marché de Port-Bouët, Côte d'Ivoire, le 30 mars 2020. REUTERS/Thierry Gouegnon

En plein état d’urgence, la Côte d’Ivoire accélère ses mesures de confinement face au coronavirus. Si les partis d’opposition les soutiennent, ils les trouvent insuffisantes et demandent également le gel des activités de services publics et politiques. Notamment la suspension des opérations d’obtention de la carte d’identité nationale et de la réforme du code électoral ainsi que la libération de prisonniers politiques.

 Les revendications de l’opposition sont les mêmes qu’en temps normal, mais les raisons évoquées sont différentes. Dans un communiqué commun, et pour faire face au coronavirus, le PDCI et ses alliés, le FPI pro-Gbagbo, le GPS de Guillaume Soro, suivis des partis LMP, URD et LIDER, demandent au chef de l’État et au gouvernement l’arrêt des opérations d’enrôlement pour l’obtention des cartes d’identité et de la réforme du Code électoral. L’opposition ivoirienne souhaite également la libération des détenus et la fin des poursuites contre leurs responsables politiques.

Pour Georges Armand Ouégnin, président de la plateforme pro-Gbagbo EDS, ces exigences servent avant tout à limiter la propagation du Covid-19 sur le territoire. Il salue les premières mesures prises par les autorités, mais il les juge insuffisantes.

 

Les querelles politiques misent de côté

Même argumentaire chez Mamadou Touré. Pour ce proche de Guillaume Soro, les opposants ont bien entendu l’appel à l’union sacrée du président Alassane Ouattara dans la lutte contre la pandémie. Mais le soroïste estime que le maintien des activités administratives et parlementaires ne fera que renforcer l’installation du virus dans le pays.

Si le PDCI et le FPI ont appris à parler d’une seule voix depuis leur rapprochement l’été dernier, il est rare de les entendre aux côtés du GPS de Soro et du très solitaire LIDER de Mamadou Koulibaly. Par ce communiqué commun, les partis d’opposition veulent montrer au gouvernement qu’ils mettent les querelles politiques de côté. Uniquement le temps de la pandémie.

 

   Source : rfi